Cas réels

Perdre le contrôle de sa réputation sur Internet

Voici deux histoires réelles liées au monde du travail qui attestent, une fois de plus, des
conséquences des informations anodines que l'on publie sur Internet :

Le cas Kevin Colvin

Le 31 octobre 2007, jour d'Halloween, Kevin Colvin, stagiaire à la banque "Anglo Irish Bank"
(branche nord-américaine) envoie un email à son patron pour lui dire qu'il ne pourra pas venir au
travail le lendemain
, car il doit aller à New York pour des "problèmes familiaux".

Naturellement, il ne s'agissait pas de problèmes
familiaux, mais d'aller fêter Halloween avec des
amis dans le Massachussetts.

Le lendemain, l'un de ses collègues se balade
sur Facebook et tombe sur la photo (ci-dessus)
de Kevin Colvin en train de faire la fête.

 Kevin Colvin et contrôle de l'eréputation

Il s'empresse de la montrer à son patron qui,
dans un premier temps, enverra un message
tempéré :

"Kevin, Merci de nous avoir avertis, j'espère
que tout va bien à New York. (Jolie baguette
magique).
" 42

Mais quelque jours plus tard Kevin sera licencié
et cette histoire fera le tour du monde
.

Aujourd'hui un site lui est dédié
(www.sickintern.com), et des "fans" ont créé
un groupe Facebook 43 à son effigie !

En plus d'avoir perdu son emploi, la presse s'est
emparée de son nom et de sa mésaventure.
Autant dire que sa réputation est actuellement
sévèrement entachée et que ses recherches
d'emploi malheureusement compromises.

Ce cas démontre que les relations d'amitié entre collègues sur Internet sont très délicates et
nécessiteraient des efforts démesurés pour ne pas créer de situations embarrassantes. D'autant plus
lorsqu'il s'agit de relations entre collègues de niveaux hiérarchiques différents. En résumé, devenir
ami entre collègues pousse à l'autocensure
et demande une gestion stricte de son image qui peut
s'avérer difficile à maintenir étant donné que les informations ou les photos peuvent être publiées
par des tiers.

Il est vrai que la réputation d'un employé est indirectement liée à celle de l'entreprise dans laquelle il
travaille. Beaucoup de patrons conviendront qu'il est important que les collaborateurs aient une vie
épanouie, des amis et des passe-temps. Découvrir de nouvelles facettes de leurs employés sur
Internet ne posera en général pas de problème tant qu'il ne s'agit pas d'excès. Mais quelqu'un
dévoilant sa vie trop ouvertement sur la toile, en parlant de ses soirées arrosées et pourquoi pas de
ses journées ennuyeuses au boulot, entachera la réputation de l'entreprise
:.

"Les collaborateurs sont les premiers ambassadeurs de l'entreprise !" 44. C'est probablement une des
raisons principales de la méfiance des recruteurs face aux employés.

Le cas du supérieur hiérarchique traqué

Ces problèmes ne se limitent pas aux seuls employés. Si les collaborateurs découvrent une photo
défavorable de l'un de leurs supérieurs, la relation future entre les employés et leur patron pourrait
se détériorer et créer un climat désagréable
. Le regard mutuel peut changer et mettre les deux
parties dans une situation ambigüe.

Voici un exemple concret de ce cas de figure 44 :

Nathalie est cadre dans un célèbre cabinet
d'audit anglo-saxon. Elle ne le sait pas
encore, mais ses collègues s'échangent
dans son dos des photos d'elle en leggings.

En effet, Nathalie a posté sur son profil
Facebook des images de ses séances de
yoga. Elle n'a sans doute pas entendu
parler des paramètres de confidentialité.
Grave erreur : déjà peu appréciée par son
équipe, elle ruine ainsi une partie de son
autorité sur ses subordonnés. Le tort de
cette responsable, c'est d'avoir accepté
d'être "amie" avec l'un d'entre eux.

Natalie sur Facebook

Peu importe les connaissances en
informatique ou l'intensité de l'activité sur
le Web, tout le monde peut un jour perdre
le contrôle de sa réputation sur Internet
.

Par contre l'impact est plus ou moins grave selon les informations trouvées.
Ces différentes démonstrations posent la question de savoir comment faire pour reprendre le
contrôle de sa réputation numérique et de la garder au beau fixe. Est-ce réalisable ou alors faut-il
disparaître de la toile pour prendre le moins de risques possibles ?

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A propos de l'auteur

Noam Perakis

Noam Perakis est un entrepreneur suisse co-fondateur et responsable marketing de RC-TECH Sàrl depuis 2007. Parallèlement, il est responsable de projets au sein de l'association COTESCENE spécialisée dans la production événementielle.