Google Bombing : acte de rébellion à la mode ?
Avant, d'aller plus loin, définissons ce qu'est un "Google Bombing". Il s'agit d'associer un site web à une expression dans un lien hypertexte. Cette action répétée de nombreuses fois sur de nombreux sites permettent de tromper l'algorithme de Google, qui croit alors l'expression pertinente pour afficher le site en question. Le but : faire remonter le bon site web lié à l'expression choisie à la première position.
La tâche n'est pas aisée, car la plupart du temps, le site n'a rien à voir avec l'expression, Google n'y trouve aucun lien direct (ni aucune référence de l'expression sur le site cible) et l'ampleur des liens à déployer est d'autant plus importante. Enfin, les personnalités (physiques ou morales) visées sont souvent bien connues, car l'objectif est bien de dévaloriser une notoriété.
Les exemples de Google Bombing ne datent pas d'hier, et se sont développés en premier temps aux Etats-Unis. Le premier le plus médiatisé est sans doute l'expression "miserable failure" qui donnait pour première position le site de la Maison Blanche, sous le mandat de George W. Bush. En France, le premier Google Bombing médiatisé visait Nicolas Sarkozy. L'exploit était de taille (et toujours visible en fin de première page) : la requête Nicolas Sarkozy renvoyait dans les première positions le site du film Iznogoud (et inversement, la requête Iznogoud redirigeant vers le site du candidat). D'autres exemples sont visibles sur Wikipedia.
Mais récemment, le Google Bombing à fait deux nouvelles victimes : Sarkozy encore (cible privilégiée !), mais également les 3 Suisses. Le site de notre président apparaissait donc en premier résultat de la requête "trou du cul du web". Une requête peu flatteuse, médiatisée au point que Google s'est officiellement expliqué sur le sujet (une grande première !), offrant à l'occasion deux très beaux backlinks au site présidentiel 😉
Enfin, dernière victime en date, les 3 Suisses, dont le site ressortait sur l'expression "inadmissible incompétence", suite à une erreur de prix ayant causé de nombreux déçus sur leur site internet. Les 3 Suisses ne sont pas le chouchou des internautes... Ce dernier exemple amorce peut-être une tendance de fond sur le web. Et si le Google Bombing était un nouveau moyen pour les internautes de se venger d'une marque ou d'une personnalité ?
En France, les modes se lancent aussi rapidement qu'elles s'épuisent. Souvenez-vous, il y a quelques mois, la grande mode était de séquestrer son employeur en cas de conflit sur un licenciement économique. Quelques semaines suivantes, c'est la menace de faire exploser son entreprise qui est reprise par plusieurs employés afin de faire plier leurs employeurs respectifs. Le Google Bombing sera-t-il une tendance comme ces exemples ?
Réponse ces prochaines semaines... Mais l'affaire du "Trou du cul du Web" et des "3 suisses" ont été tellement médiatisé que cela ne m'étonnerait pas de voir des internautes vouloir en faire de même d'ici peu !
