Caricatures des référenceurs
Nous pouvons légitimement penser que le métier de référenceur est un métier en pleine mutation. Le périmètre d'intervention d'un référenceur varie fortement d'une société à une autre aussi bien en agence que chez l'annonceur.
D'ailleurs, le terme référenceur est selon moi quasiment galvaudé. Je doute que beaucoup de salariés aient comme nom de poste "Référenceur". Il est en effet possible de retrouver toute une série de postes qui parfois signifient la même chose.
- Consultant Référencement
- Web Marketeur
- Chef de projet Référencement
- Chargé de projet Référencement
- Responsable référencement
- Trafic Manager
- Rédacteur SEO
Et il serait facile de doubler ou tripler cette liste entre les juniors, seniors et autres experts.
Bien entendu dans certaines organisations, derrière ces postes se cache le même travail et le même salaire. Bref, c'est le bor***...
Il est courant de s'attribuer le titre d'expert après quelques mois d'activité, de passer de la mention "référenceur" à celle de "consultant Trafic" ou bien encore de " chef de projet" à " expert référencement" afin d'appâter la galerie, de flatter son ego, de donner plus confiance aux clients et pourquoi pas de facturer plus cher...
Finalement, j'ai l'impression qu'il y a très peu de "référenceurs" pour beaucoup de chefs de projet, consultants, responsables et experts. Parfois il suffit de dire à un référenceur qu'il est "référenceur" pour le froisser. Est-ce que les termes "référenceur" et même "référencement" ne seraient pas destinés qu'aux "néophytes" ?
Est ce qu'il est plus classe de dire que l'on est consultant SEO et que l'on travaille le positionnement naturel des sites web ?
Cela me fait penser au terme "technicien" qui est pour certains développeurs une insulte.
Au delà de l'appellation, se pose la question du travail en lui-même. Quel est son périmètre ? De quoi est il responsable ? Quand intervient-il ? etc. Il n'y a pas de réponse catégorique à ces questions. Au sein même d'une organisation donnée cela peut changer d'une personne à l'autre.
Ce métier évolue en même temps que le web, est encore bien jeune et n'est pas standardisé. Est-ce qu'il existe une fiche métier "Référenceur" à l'ANPE? un code ROME ? Non. Pour l'instant, il règne un certain flou malgré un marché en constante progression.
Là où la situation devient assez comique c'est que l'optimisation du Référencement d'un site web est un travail qui lui aussi est assez flou. Personne ne connait les secrets des algorithmes de Google, (En fait, ceux qui les connaissent sont loin, sur une ile paradisiaque, le cocktail à la main...).
Encore hier, j'apprenais à un membre de ma famille, que les résultats sur "fond jaune" étaient de la publicité. Alors imaginez le peu de personnes qui savent qu'agir sur le classement de Google est un métier...
Après cette très longue introduction, j'avais envie de dresser une typologie des référenceurs. Bien entendu, cette typologie est caricaturale (sinon cela ne serait pas rigolo). Voici quelques profils types :
- Le référenceur grand compte
- Le référenceur petit compte
- Le référenceur blogueur
- Le référenceur black hat
Le référenceur grand compte
Il travaille avec certains géants du web et avec les plus importantes sociétés " offline" qui souhaitent être présentes sur la toile. Il peut être en contact avec Google, Yahoo ou Live.
Il ne parle qu'en k euros, k visites et millions de pages vues. Résumer sa vision est simple puisque c'est la même que Google. Lisez les recommandations Google s'il faut vous rafraichir la mémoire. Ajouter dans son vocabulaire le mot "Contenu" encadré d'une balise h1 ou "Content is King" puisque le référenceur grand compte parle couramment anglais (enfin juste sur son CV) et le tableau sera presque terminé.
Evitez de lui parler de netlinking, il y aura 95% de chance pour qu'il ne connaisse pas cette activité ou plutôt qu'il la dénigre (se reporter au paragraphe précédent sur le contenu).
Lorsqu'un référenceur grand compte se penche sur un site "grand compte", le compteur à BL s'est déjà affolé depuis longtemps, le travail a déjà été fait et de toute façon, il ne sait pas comment populariser un site.
Enfin, lorsqu'un site augmente son trafic de 40% c'est forcement grâce à son travail. Il pense être l'un des meilleurs référenceurs et que la majorité des référenceurs n'ont rien compris à leur métier.
Le référenceur petit compte
J'aurai pu appeler ce profil " Référenceur PME-PMI". Seulement, certaines PME-PMI sont vraiment imposantes, ont des budgets bien plus que respectables alors j'ai opté pour "petit compte" bien que cette appellation ne soit pas conventionnelle.
Le référenceur petit compte est chauve car il s'arrache bien souvent les cheveux.
Il travaille sur de petits sites (parfois inférieur à 10 pages), ses clients ne savent pas ce qu'est un mot clé, un flux RSS ou ne comprennent pas pourquoi leurs sites n'est pas premier sur le mot " voiture" alors qu'ils ont payé !
Il ne dispose pas forcement de beaucoup de temps pour optimiser la visibilité d'un site et doit bien souvent écrire lui-même le contenu.
Le pire est certainement le netlinking. Dites leur "content is king" ou allez leur parler de linkbaiting et ils vous rigoleront au nez. Certains vous répondront "nombre d'annuaires par jour", "soumission automatique" et communiqués de presse.
Le Référenceur "petit compte" idolâtre parfois le référenceur grand compte. Il s'imagine des techniques secrètes ou du moins des connaissances avancées qu'il ne maitrise pas.
Le référenceur blogueur
Le Référenceur blogueur (à ne pas confondre avec le référenceur blagueur) est un spécimen assez intéressant à étudier. Il en existe même de nombreuses sortes mais il serait fastidieux de rentrer dans les détails.
Le Référenceur blogueur est un frustré :
- Parce qu'il n'a pas assez de commentaires sur son blog
- Parce que les autres blogueurs ne lui donnent pas assez de précieux backlinks
- Parce qu'il n'a pas assez de visites sur son blog
- Parce que son blog est mal positionné dans Google (le comble du référenceur)
- Parce qu'il n'est pas considéré comme un gourou
Le Référenceur blogueur se croit le meilleur. Ses paroles sont quasiment divines, il ne commet jamais d'erreur et surtout, SURTOUT, il est impossible de lui apprendre quelque chose sur le référencement.
Il n'aime pas parler sur son blog des autres référenceurs blogueurs car cela pourrait augmenter leur nombre de visites. Il n'aime pas faire des liens vers les autres afin de conserver son pagerank et de ne pas augmenter la popularité de ses collègues et néanmoins concurrents.
Le Référenceur blogueur aime les classements de blogs si et seulement si il est dans le top 10. Ce qui n'est jamais le cas étant donné que les référenceurs blogueurs ne se font pas de liens entre eux.
Il est bien entendu possible de faire des combinaisons, comme le combo " référenceur grand compte blogueur", un modèle d'égo à toute épreuve.
Le référenceur Black Hat
A l'instar des chasseurs, il existe le vrai référenceur Black Hat et le faux référenceur Black Hat.
Le Référenceur Black Hat a identifié les faiblesses des moteurs de recherche et aime les exploiter. Il n'aime pas perdre son temps et souhaite agir le plus rapidement possible.
Quasiment aucune expression clé ne lui fait peur et se sent capable de se positionner sur tout et n'importe quoi. Il a une vision très "business" de ses actions.
- Combien de temps cela va-t-il me prendre pour me positionner sur ces expressions clés ?
- Combien de temps pour générer autant de trafic ?
- Combien cela va-t-il me rapporter ?
Le Référenceur Black Hat aime enfreindre les recommandations des moteurs même lorsque cela n'est pas nécessaire, juste pour le "fun". Il se fiche des règles et adapte son travail pour atteindre des résultats.
Son rêve ? Appuyer sur un bouton et ranker directement en première page.
Remarques
Tous ces profils ne représentent bien entendu que des caricatures. Toute ressemblance avec la réalité est involontaire et fortuite.
De mon coté, j'avoue me reconnaitre en partie dans plusieurs caricatures, certainement parce que j'ai travaillé pour de "petits" et "gros" budgets, parce que j'ai un blog et qu'il m'est arrivé de toucher le coté obscure du SEO.