Référencement offensif ou comment faire couler une entreprise
Le titre de cet article peut certainement être perçu comme une accroche facile. Pourtant comme vous allez le voir il n'en est rien. Le propos que je souhaite développer ici est que le référencement peut parfaitement être une arme offensive. Les référenceurs me semblent aujourd'hui extrêmement puissants sur la toile. Puissant, dans le sens où je vous déconseille d'entrer en conflit frontal avec l'un de ces spécimens 🙂
La plupart du temps, les annonceurs font appel à un référenceur dans le but d'accroitre leur trafic en provenance des moteurs de recherche et in fine d'augmenter leurs chiffres d'affaires.
Utiliser le référencement comme une arme offensive afin de porter préjudice à un concurrent est parfaitement faisable dans le contexte actuel du web que nous connaissons. Lorsque je dis préjudice, cela peut aller très très loin...
Commençons par une petite devinette. Que représente à votre avis l'image ci-dessous ?
Il s'agit du cours d'une action. Pas de n'importe quelle action puisqu'il s'agit du cours d'UAL, c'est à dire la maison-mère de la compagnie United Airlines qui n'est ni plus ni moins que la deuxième compagnie aérienne mondiale !
En quelques minutes, l'entreprise cotée en bourse perd plus de 75% de sa valeur. "Impacts de la crise ?" me dites vous ? Que neni ! Mais Google oui !
Explication des faits
Le site du journal Sun Sentinel propose sur son site les archives du Chicago Tribune. Par ailleurs, un module présent sur la page d'accueil du site affiche les articles les plus lus et les plus chauds du moment. Ce module semble se baser sur les consultations de la journée.
Un internaute lambda a consulté pendant la nuit une veille archive de 2002 traitant de "la mise sous contrôle judiciaire" et des risques de "faillite" de United Airlines. Etant donné que la majorité des personnes dorment la nuit, il a fallu d'une lecture pour que cet article soit affiché en home comme l'une des news les plus populaires de la journée.
Cela aurait été certainement sans conséquence si le robot de Google News n'était pas passé par là... La nouvelle se retrouve donc dans Google News.
Un rédacteur d'une société publiant une newsletter sur l'économie reprend l'info dans sa revue de presse. Elle est envoyée à 9H55. Un journaliste financier de la respectueuse agence Bloomberg l'a propage. A partir de là, tout s'enchaine. Le marché s'affole et comme vous pouvez le voir sur le graphique, l'action dégringole à tel point que la cotation est finalement fermée. Entre 9h55 et 10H, l'action est passée de 12$ à 3$.
Du coté des responsabilités, tout le monde se renvoie bien entendu la balle.
Et le offensive SEO dans tout cela ?
Insérer une fausse info dans les résultats de Google News me semble être dans les cordes de plusieurs référenceurs. Je pourrai même vous faire une demo afin d'illustrer cet article mais je ne souhaite pas titiller notre ami Google... Réussir à positionner une page très haut dans les SERP contenant des données erronées pourrait également bien avoir de fâcheuses conséquences.
Bien entendu, au delà de faire rentrer une fausse information dans Google News, il faut encore que celle-ci soit reprise par un média très populaire. Mais comme nous l'avons vu dernièrement les médias ne sont pas toujours très regardant sur leurs sources puisque nous sommes dans une époque où la chasse aux scoops est permanente.
Cette histoire n'est qu'un exemple, de nombreuses autres actions sont envisageables mais ceci fera l'objet de prochains billets.